Réponse à un défi

 

[Tôt après la réédition en 1882 de trois anciens livres de Mme E. G. White, A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen G. White [Esquisse de l’expérience chrétienne et visions d’Ellen G. White], A Supplement to Experience and Views [Supplément à l’expérience et aux visions], et Spiritual Gifts [Dons spirituels], vol. 1, trois ouvrages compris maintenant dans Premiers Ecrits, certaines questions furent soulevées concernant des omissions constatées dans quelques articles et aussi au sujet de certaines déclarations parues maintenant ou dans des articles publiés précédemment. Mme White répondit comme on va le voir à ces questions en 1883. Il s’agissait d’allusions à la “porte fermée”. Pour un complément d’information au sujet de la “porte fermée”, voir La tragédie des siècles, 465-468.—Les compilateurs.]

 

Récemment, mon attention a été attirée sur une brochure de seize pages publiée par C, de Marion, Iowa, sous le titre Comparison of the Early Writings of Mrs. White With Later Publications [Comparaison entre les premiers écrits de Mme White et les publications ultérieures]. L’auteur déclare que des portions de mes premières visions, imprimées autrefois, ont été supprimées dans l’ouvrage publié récemment sous le titre Early Writings of Mrs. E. G. White [Premiers Ecrits]. Il suppose que ces passages ont été supprimés parce que les doctrines qui y étaient exposées ne sont plus acceptées par notre Église.

 

Il nous accuse aussi d’avoir intentionnellement cherché à tromper les lecteurs en présentant Early Writings [Premiers Ecrits] comme une réédition complète de mes premières visions, avec de simples changements de mots.

 

Avant de passer en revue les passages que l’on prétend avoir été supprimés, il convient de rappeler certains faits. Quand mes premières visions furent publiées en un traité, on n’en fit qu’une petite édition, qui fut rapidement épuisée. Quelques années plus tard parut un livre plus volumineux, The Christian Experience and Views of Mrs. E. G. White [L’expérience chrétienne et les visions de Mme E. G. White], imprimé en 1851 et contenant de nombreuses additions.

 

Au cours de nos fréquents changements de résidence, dans les premières années de notre œuvre de publication, puis à la suite de voyages presque ininterrompus, mon activité s’étant étendue du Maine au Texas, du Michigan à la Californie,—j’ai traversé le continent au moins dix-sept fois,—j’ai entièrement perdu la trace de mes premiers écrits. Quand on décida de publier Early Writings à Oakland, l’automne dernier, on dut faire venir du Michigan un exemplaire de Experience and Views. Nous pensions être en possession d’une copie exacte des premières visions, telles qu’elles avaient été publiées. Cet ouvrage fut réimprimé, comme cela a été dit dans la préface d’Early Writings, avec quelques simples changements de mots.

 

Je dirai ici que si quelqu’un des nôtres est en possession d’un exemplaire de la brochure contenant mes premières visions, imprimée avant 1851, ce serait me rendre un grand service de me l’envoyer sans retard; je promets de la retourner dès qu’on aura pu en faire une copie.

 

Loin de vouloir cacher quoi que ce soit de ce qui a été publié par moi, ce serait pour moi une grande satisfaction de livrer au public chaque ligne de tout ce qui a été imprimé.

 

Témoignages altérés par Éli Curtis

 

Il faut ajouter une chose: je ne suis pas responsable de tout ce qui est imprimé comme provenant de moi. Environ à l’époque où furent publiées pour la première fois mes premières visions, divers articles parurent sous le couvert de mon nom, où l’on prétendait raconter ce que le Seigneur m’avait montré, tout ceci pour appuyer des doctrines qui me sont étrangères. Cela parut dans un journal édité par M. Curtis. Je ne me souviens pas du nom du journal, mais les choses essentielles sont restées gravées dans ma mémoire, bien que des détails peu importants aient été oubliés au cours des années de travail et de préoccupations.

 

Cet homme a pris des articles sortis de ma plume, leur a fait subir des modifications qui en ont complètement faussé la signification; il a pris ici et là une phrase, sans tenir compte du contexte, il y a ajouté ses propres idées et a présenté le tout comme provenant directement de moi.

 

Au vu de ces articles nous lui avons écrit, exprimant notre étonnement et notre désapprobation, lui interdisant de présenter mes témoignages sous un faux jour. Il nous a répondu qu’il avait le droit de publier ce qui lui plaisait, qu’il avait donné aux visions leur vraie signification, et que si je les avais écrites comme le Seigneur me les avait montrées elles auraient dit exactement la même chose. Il ajouta que si les visions avaient été données pour le bien de l’Eglise il avait le droit d’en faire l’usage qui lui convenait.

 

Il se peut que quelques-unes de ces feuilles existent encore et que quelqu’un les produise comme venant de moi, mais je décline toute responsabilité à cet égard. Les articles reproduits dans Early Writings ont passé sous mes yeux; étant donné que l’édition de 1851 de Experience and Views [Expérience et visions] était seule en notre possession et que nous ne connaissions rien de plus qui eût été imprimé auparavant dans des périodiques ou des traités, je ne suis pas responsable des omissions dont on parle.

 

La première omission

 

La première citation mentionnée par C se trouvait dans un traité de 24 pages imprimé en 1847, sous le titre A Word to the Little Flock [Un mot au petit troupeau]. Voici les lignes qui ne figurent pas dans Experience and Views:

 

“Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui avaient abandonné la foi au mouvement de 1844] de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité, qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.”

 

Voici le contexte, pour que le sens du passage devienne évident:

 

“Alors que je priais au culte de famille, le Saint-Esprit reposa sur moi, et il me semblait m’élever de plus en plus au-dessus de ce monde de ténèbres. Je me détournai pour voir mes frères adventistes restés en ce bas monde, mais je ne pus les découvrir. Une voix me dit alors: “Regarde encore, mais un peu plus haut.” Je levai les yeux, et je vis un sentier abrupt et étroit, bien au-dessus de ce monde. C’est là que les adventistes s’avançaient vers la sainte cité. Derrière eux, au début du sentier, il y avait une brillante lumière, que l’ange me dit être le cri de minuit. Cette lumière éclairait le sentier dans toute sa longueur pour que leurs pieds ne s’achoppent pas. Jésus marchait à leur tête pour les guider; et tant qu’ils fixaient les regards sur lui, ils étaient en sécurité.

 

”Mais bientôt quelques-uns se lassèrent et dirent que la cité était encore fort éloignée et qu’ils avaient pensé y arriver plus tôt. Alors Jésus les encouragea en élevant son bras droit glorieux d’où émanait une lumière qui se répandit sur les adventistes. Ceux-ci s’écrièrent: “Alléluia!” Mais certains d’entre eux repoussèrent effrontément cette lumière, en disant que ce n’était pas Dieu qui les avait conduits. La lumière qui était derrière eux finit par s’éteindre, et ils se trouvèrent alors dans de profondes ténèbres. Ils trébuchèrent et perdirent de vue et le but et Jésus, puis tombèrent du sentier et sombrèrent dans le monde méchant qui était au-dessous.”

 

Suit le passage que l’on dit avoir existé dans la publication originale et que l’on ne trouve plus dans Experience and Views ni dans Early Writings:

 

“Il leur était tout aussi impossible [à ceux qui avaient abandonné la foi au mouvement de 1844] de rentrer dans le sentier et de parvenir à la cité, qu’au monde méchant que Dieu avait rejeté. Ils tombèrent l’un après l’autre le long du chemin.”

 

Ce qu’il faut entendre par la “porte fermée”

 

On prétend que ces expressions établissent la doctrine de la porte fermée, raison pour laquelle elles auraient été omises dans les dernières éditions. En réalité elles n’enseignent que ce que nous n’avons cessé de croire en tant que dénomination. C’est ce que je vais montrer.

 

Après le désappointement de 1844, j’ai gardé l’idée, pendant quelque temps, en commun avec le corps des adventistes, que la porte de la grâce était fermée pour toujours au monde. Telle était ma position avant la première vision qui me fut accordée. Ce fut la lumière que Dieu me donna alors qui corrigea notre erreur et nous fit découvrir la vérité.

 

Je crois toujours à la porte fermée, mais non pas dans le sens où ce terme était employé autrefois et l’est encore aujourd’hui par nos adversaires.

 

Il y eut une porte fermée aux jours de Noé. A ce moment-là l’Esprit de Dieu se retira d’une race pécheresse qui périt submergée dans les eaux du déluge. C’est Dieu lui-même qui donna à Noé le message de la porte fermée:

 

“Mon esprit ne restera pas à toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.” Genèse 6:3.

 

Il y eut une porte fermée aux jours d’Abraham. La miséricorde cessa de plaider en faveur des habitants de Sodome, et tous furent consumés par le feu descendu du ciel, sauf Lot, sa femme et ses deux filles.

 

Il y eut une porte fermée aux jours du Christ. Le Fils de Dieu déclara aux Juifs incrédules, ses contemporains: “Voici, votre maison vous sera laissée déserte.” Matthieu 23:38.

 

Plongeant le regard à travers les âges jusqu’aux derniers jours, le même pouvoir infini proclama par la bouche de Jean:

 

“Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n’ouvrira.” Apocalypse 3:7.

 

Je persiste à croire ce qui m’a été montré en vision: il y a eu une porte fermée en 1844. Tous ceux qui virent la lumière des messages du premier et du second ange et la rejetèrent furent laissés dans les ténèbres. Ceux qui l’acceptèrent, reçurent le Saint-Esprit accompagnant la proclamation du message céleste, et qui par la suite renoncèrent à leur foi déclarant que leur expérience avait été une illusion, rejetèrent par là l’Esprit de Dieu qui cessa de plaider en leur faveur.

 

Ceux qui n’ont pas vu la lumière ne se sont pas rendus coupables comme s’ils l’avaient rejetée. Ceux-là seuls qui ont méprisé la lumière céleste sont restés hors d’atteinte de l’Esprit de Dieu. Rentraient dans cette classe, comme je l’ai dit, aussi bien ceux qui refusèrent d’accepter le message au moment où il leur fut présenté que ceux qui, l’ayant d’abord reçu, y renoncèrent plus tard. Ces derniers avaient peut-être l’apparence de la piété; ils prétendaient suivre le Christ, mais n’entretenant pas une relation personnelle avec Dieu ils devaient tomber dans les pièges de Satan. Les deux classes figuraient dans la vision—ceux qui déclaraient avoir été trompés par la lumière qu’ils avaient suivie, et le monde méchant qui, pour avoir rejeté la lumière avait été à son tour rejeté par Dieu. Aucune allusion à ceux qui n’ayant pas vu la lumière ne s’étaient pas rendus coupables de refus.

 

Pour prouver que j’ai cru et enseigné la doctrine de la porte fermée, M. C cite un passage de la Review du 11 juin 1861, signé de neuf de nos principaux membres. Voici le passage:

 

“Nous concevions alors l’œuvre qui nous attendait d’une manière vague et indéfinie; quelques-uns retenaient l’idée adoptée par le corps des croyants adventistes en 1844, William Miller à leur tête, selon laquelle notre œuvre en faveur “du monde” était terminée, et que le message ne s’adressait désormais qu’à ceux qui avaient d’abord accepté la foi adventiste. Cette croyance était si fortement ancrée que l’on fut tenté de refuser le message à l’un de nous, vu que l’on doutait de la possibilité de son salut parce qu’il n’avait pas participé “au mouvement de 1844”.”

 

À ceci je n’ai qu’une chose à ajouter: dans la même réunion où l’on insistait pour refuser le message à ce frère, un témoignage me fut donné en vision en vue de l’encourager à placer son espoir en Dieu et à donner son cœur sans réserve à Jésus, ce qu’il fit sur-le-champ.

 

Une supposition déraisonnable

 

Dans un autre passage du livre A Word to the Little Flock [Un mot au petit troupeau], je fais état de scènes se déroulant sur la nouvelle terre et affirme que j’ai vu là de saints hommes d’autrefois, “Abraham, Isaac, Jacob, Noé, Daniel et d’autres semblables”. Parce que je dis avoir vu ces hommes, nos adversaires supposent que je croyais alors à l’immortalité de l’âme et qu’ayant par la suite modifié mes vues à ce sujet j’ai cru utile de supprimer le passage. Ils sont aussi éloignés de la vérité ici que dans les suppositions précédentes.

 

C’est en 1844 que j’ai accepté la doctrine à laquelle nous adhérons maintenant, concernant la non-immortalité de l’âme, comme on peut s’en rendre compte en lisant (Life Sketches of Ellen G. White, 170, 171) (édition de 1880. Voir aussi l’édition de 1915, p. 49; Testimonies for the Church 1:39, 40), et jamais je n’ai soutenu un autre point de vue, soit par la parole, soit par écrit. Si nous avions supprimé ce passage pour le motif indiqué, il eût fallu en supprimer d’autres.

 

En relatant ma première vision, page 13 de Premiers Ecrits, je dis avoir vu des frères endormis en Jésus depuis peu; à la page 19 je déclare qu’un grand nombre de personnes ayant subi le martyre à cause de leur foi m’ont été montrées.

 

Il n’y a pas plus d’immortalité de l’âme dans le passage soi-disant “supprimé” que dans ces deux derniers.

 

Le fait est que dans ces visions j’ai été transportée dans l’avenir, au moment où les saints ressuscités seront rassemblés dans le royaume de Dieu. Le jugement, la seconde venue du Christ, l’établissement des saints sur la nouvelle terre m’ont été présentés de la même manière. A-t-on jamais supposé que ces événements appartiennent au passé? Mes adversaires montrent de quel esprit ils sont animés en m’accusant de mensonge sur la base d’une simple “supposition”.

 

Une citation qui porte à faux

 

Dans le même passage on trouve encore ces mots: “J’ai vu deux longs poteaux en or, d’où pendaient des câbles en argent, auxquels étaient attachées de magnifiques grappes de raisin.”

 

Mes adversaires tournent en ridicule “cette pauvre expression enfantine de grappes de raisin magnifiques poussant sur des câbles d’argent attachés à des poteaux en or”.

 

Qu’est-ce qui a poussé l’auteur de ces lignes à falsifier ma déclaration? Je n’ai pas dit que les grappes de raisin poussaient sur des câbles d’argent. J’ai simplement décrit ce que j’ai vu. Il n’y a pas lieu de supposer que les grappes de raisin étaient attachées à des câbles d’argent ou à des poteaux en or, mais telle était l’apparence. Des expressions semblables sont couramment employées dans la conversation ordinaire. Quand nous parlons de fruits d’or, il est bien entendu que le fruit n’est pas composé de ce précieux métal, mais simplement qu’il a l’apparence de l’or. Appliquez la même règle à mes paroles et tout malentendu s’évanouit.

 

Le sceau de Dieu

 

Voici un autre passage que l’on dit “supprimé”: “Eh bien, frères et sœurs, Dieu soit béni! c’est une réunion de plus pour ceux qui ont le sceau du Dieu vivant.”

 

Il n’y a rien là qui ne corresponde plus à nos convictions actuelles. Si l’on veut bien consulter nos œuvres éditées on verra que nous croyons ceci: les justes vivants recevront le sceau de Dieu avant la fin du temps de grâce. Et encore: des honneurs particuliers leur seront conférés dans le royaume de Dieu.

 

Renoncer au sabbat

 

On prétend que le passage suivant a été supprimé dans le récit de la vision contenu pages 32 à 35 de Premiers Ecrits:

 

“Si quelqu’un croyait, observait le sabbat et participait aux bénédictions qui en résultent, puis l’abandonnait et transgressait le saint commandement, il se fermerait les portes de la sainte Cité aussi vrai qu’il y a un Dieu qui règne dans les lieux célestes.”

 

Ceux qui ont bien compris et pleinement accepté la vérité relative au quatrième commandement et ont joui des bénédictions qui accompagnent l’obéissance, mais qui ont par la suite renoncé à leur foi et ont eu la témérité de violer la loi de Dieu, les portes de la cité de Dieu leur seront fermées s’ils persistent à marcher dans la voie de la désobéissance.

 

“Le temps est presque arrivé à son terme”

 

Une déclaration contenue dans Experience and Views [Expérience et visions], et reproduite à la page 58 de Premiers Ecrits, est citée pour prouver la fausseté de mes témoignages: “J’ai vu que le temps où Jésus doit officier dans le lieu très saint est sur le point de finir, et que sa venue est très proche.”

 

Quand le sujet m’a été présenté, la période consacrée au ministère du Christ paraissait presque achevée. Puis-je être accusée de mensonge si le temps a duré plus longtemps que mon témoignage ne le laissait supposer? Qu’en est-il du témoignage rendu par le Christ et par ses disciples? Se sont-ils trompés?

 

L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens:

 

“Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps est court; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas.” 1 Corinthiens 7:29, 30.

 

Dans son épître aux Romains, le même apôtre dit:

 

“La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.” Romains 13:12.

 

De Patmos le Christ s’adresse à nous par l’intermédiaire de Jean le bien-aimé:

 

“Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche.” Apocalypse 1:3. “Le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt.—Et voici, je viens bientôt.—Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre!” Apocalypse 22:6, 7.

 

Dans les messages qu’ils adressent aux hommes, les anges représentent le temps comme très court. C’est ainsi qu’il m’a toujours été présenté. Il est vrai que le temps a duré plus longtemps que nous ne l’avions pensé au début de ce message. Notre Sauveur n’est pas apparu aussi tôt que nous l’avions espéré. La parole du Seigneur a-t-elle failli? Jamais! Il faut se rappeler que les promesses et les menaces divines sont conditionnelles.

 

Dieu avait confié à son peuple une tâche à accomplir sur la terre. Le message du troisième ange devait être délivré; les esprits des croyants devaient être dirigés vers le sanctuaire céleste, où le Christ est entré pour accomplir une œuvre de propitiation en faveur de son peuple. Une réforme devait s’opérer concernant le sabbat. Il s’agissait de réparer la brèche faite dans la loi de Dieu. Le message doit être proclamé à haute voix pour avertir tous les habitants de la terre. Le peuple de Dieu doit purifier son âme en obéissant à la vérité et se préparer à se tenir sans tache devant lui au moment de sa venue.

 

Si, après le désappointement de 1844, les adventistes étaient restés fermes dans la foi et s’étaient engagés tous ensemble dans les voies ouvertes par la Providence, s’ils avaient accueilli le message du troisième ange et l’avaient proclamé au monde avec la puissance du Saint-Esprit, ils auraient vu le salut de Dieu, le Seigneur aurait puissamment secondé leurs efforts, l’œuvre aurait été achevée et le Christ serait déjà venu pour apporter la récompense à son peuple.

 

Cependant, dans la période de doute et d’incertitude qui suivit le désappointement, de nombreux adventistes ont perdu la foi. Des dissensions et des divisions se sont produites. La plupart se sont opposés par la parole et par la plume à ceux qui, en petit nombre, fidèles à la Providence, ont accepté la réforme du sabbat et ont entrepris de proclamer le message du troisième ange. Plusieurs, qui auraient dû vouer leur temps et leurs talents à une tâche unique, celle d’avertir le monde, se laissèrent absorber par leur opposition à la vérité du sabbat, ce qui obligea les défenseurs de cette vérité à consacrer leurs efforts à réfuter ces adversaires. C’est ainsi que l’œuvre fut retardée et le monde laissé dans les ténèbres. Notre histoire eût été toute différente si tout le corps des adventistes s’était trouvé uni sur la base des commandements de Dieu et de la foi de Jésus.

 

Il n’entrait pas dans le dessein de Dieu que la venue du Christ fût ainsi retardée. Dieu n’avait pas eu l’intention de faire errer Israël, son peuple, dans le désert pendant quarante ans. Il voulait le conduire directement au pays de Canaan, et l’y établir comme un peuple saint, en santé, et heureux. Mais ceux qui avaient été évangélisés n’entrèrent pas au pays de la promesse “à cause de leur incrédulité” Hébreux 3:19. Parce que leurs cœurs étaient remplis de murmures, de révoltes et de haine, Dieu ne put réaliser son alliance avec eux.

 

L’incrédulité, les murmures et la rébellion tinrent l’ancien Israël hors du pays de Canaan pendant quarante ans. Les mêmes péchés ont retardé l’entrée de l’Israël moderne dans la Canaan céleste. En aucun de ces cas Dieu ne s’est trouvé en faute. Ce sont l’incrédulité, la mondanité, le manque de consécration et les disputes parmi le peuple qui fait profession d’appartenir au Seigneur, qui nous ont retenus si longtemps dans ce monde de péché et de souffrance.

 

Il y a encore deux autres passages, dont on dit qu’ils se trouvaient dans mon premier livre, et qui sont omis dans mes derniers écrits. A ce sujet je me contenterai de dire ceci: quand j’obtiendrai un livre contenant ces passages, et que je pourrai ainsi vérifier les citations et les examiner dans leur contexte, je serai à même de parler de cela en connaissance de cause.

 

Les moqueurs des derniers jours

 

Depuis le début de mon activité j’ai été poursuivie par la haine, par le blâme, par de faux rapports. D’ignobles imputations et des rapports calomnieux ont été rassemblés avec avidité et répandus à profusion par des rebelles, des formalistes, des fanatiques. Il y a des prédicateurs appartenant à des églises soi-disant orthodoxes qui vont de lieu en lieu pour lutter contre les adventistes du septième jour: Mme White constitue leur sujet. Ces prédicateurs qui se donnent comme des sentinelles de Dieu entraînent après eux les moqueurs des derniers jours.

 

Le monde incrédule, les prédicateurs des églises déchues et les adventistes du premier jour se liguent ensemble pour attaquer Mme White. Cette guerre dure depuis près de quarante ans, mais je ne me suis pas sentie libre de donner la moindre attention à leurs vils discours, à leurs insultes et à leurs insinuations. Je ne m’écarterais pas maintenant de cette ligne de conduite si ce n’est qu’il se trouve des âmes sincères trompées par les ennemis de la vérité qui affirment triomphalement que je suis un imposteur. C’est pour venir en aide à ces personnes sincères que je fais ces déclarations.

 

Je n’espère pas atteindre ceux qui, ayant connu la lumière de la vérité, refusent d’y prêter attention, ceux qui s’abandonnent aux préjugés et retranchent leurs âmes dans l’incrédulité.

 

Jésus, la Majesté du ciel, qui était égal à Dieu, a passé trente-trois années dans ce monde; néanmoins son caractère divin n’a été reconnu que par un petit nombre de personnes. Pourrais-je, moi si faible, si indigne, frêle créature humaine, m’attendre à un meilleur succès que celui dont a bénéficié le Sauveur du monde?

 

Dès le moment où je me suis vouée à cette œuvre, prête à me rendre partout où Dieu m’appelait, pour prononcer les paroles qu’il me chargerait de communiquer, je savais que j’allais rencontrer de l’opposition, du blâme, des persécutions. Les faits ont confirmé mes prévisions. Si j’avais recherché les applaudissements humains il y a longtemps que j’eusse été découragée. Mais j’ai regardé à Jésus, lui qui, bien que sans défaut, a été attaqué par des langues mensongères. Des hommes qui avaient de hautes prétentions de piété suivaient le Sauveur en l’épiant, multipliant les efforts pour lui barrer le chemin. Bien qu’il fût tout-puissant, il n’a pas puni ses adversaires comme ils le méritaient. Il s’abstint de lancer contre eux les foudres de sa vengeance. Il flétrit vigoureusement leur hypocrisie et leur corruption; lorsque son message était rejeté et que sa vie se trouvait en danger il se rendait paisiblement en un autre endroit où il pût porter les paroles de vie. Je me suis efforcée, malgré ma faiblesse, de suivre les traces de mon Sauveur.

 

Les défenseurs de la vérité, objets de l’inimitié

 

Que de peine se donnaient les pharisiens pour démontrer que le Christ était un imposteur! Comme ils surveillaient chacune de ses paroles, cherchant à présenter sous un faux jour toutes ses déclarations! L’orgueil, les préjugés et la passion bloquaient toutes les avenues de l’âme par où le témoignage du Fils de Dieu eût pu pénétrer. Quand il flétrissait leur iniquité, déclarant que leurs œuvres attestaient le fait qu’ils étaient enfants de Satan, ils lui renvoyaient l’accusation avec colère: “N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon?” Jean 8:48.

 

Tous les arguments dirigés contre le Christ étaient fondés sur le mensonge. Il en fut de même pour Etienne et pour Paul. Les affirmations les plus faibles et les moins dignes de confiance trouvaient néanmoins des oreilles complaisantes, tant il y avait de cœurs non sanctifiés, désireux de croire ces affirmations mensongères. De telles personnes sont toujours disposées à se saisir avec acharnement de toute erreur ou faute qu’elles pensent pouvoir attribuer à ceux qui présentent des vérités désagréables.

 

Il n’y a pas lieu de s’étonner quand de méchantes suppositions sont saisies avec avidité comme des faits indubitables par ceux qui se nourrissent de faussetés. Ceux qui s’opposaient au Christ ont été plus d’une fois confondus et réduits au silence par la sagesse de ses paroles; ils persistaient néanmoins à recueillir avec soin les moindres rumeurs et saisissaient les moindres occasions pour le tenter par des questions captieuses. Ils étaient bien décidés à ne pas renoncer à leur dessein. Ils savaient fort bien que si Jésus pouvait continuer son œuvre un grand nombre croirait en lui et que scribes et pharisiens perdraient leur influence sur le peuple. Ils étaient donc prêts à recourir aux mesures les plus ignobles pour réaliser leur malicieux projet contre lui. Ils haïssaient les Hérodiens, ce qui ne les empêcha pas de s’allier à ces ennemis invétérés pour imaginer quelque plan en vue de débarrasser la terre de la présence du Christ.

 

Voilà quelle était à l’égard du Fils de Dieu l’attitude de ceux qu’il venait sauver. Qui que ce soit qui veuille obéir à Dieu et apporter au monde le message de sa vérité, peut-il s’attendre à un meilleur accueil que celui qui a été réservé au Christ?

 

Je ne nourris aucun mauvais sentiment à l’égard de ceux qui s’efforcent de neutraliser le message que Dieu a donné pour censurer, avertir et encourager son peuple. Cependant, en tant qu’ambassadrice du Christ, je dois prendre la défense de la vérité. Qui sont ceux qui avec tant d’ardeur se dressent contre moi? S’agit-il des purs et saints enfants de la foi? Sont-ils nés de nouveau? Sont-ils participants de la nature divine? Aiment-ils Jésus, manifestent-ils son esprit de mansuétude et d’humilité? “C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.” Matthieu 7:20. Ressemblent-ils aux premiers disciples, ou plutôt à ces scribes et pharisiens rusés qui cherchaient constamment à surprendre le Christ dans ses paroles? Remarquez les procédés déloyaux de ces anciens ennemis de la vérité—voyez les légistes, les prêtres, les scribes, les chefs de la nation combiner leurs efforts pour trouver un chef d’accusation contre Celui qui était la lumière du monde.

 

Pourquoi s’acharnaient-ils ainsi à condamner le Christ? Ils ne goûtaient pas ses doctrines et ses préceptes et voyaient avec déplaisir l’attention des foules se tourner vers lui et s’éloigner de leurs anciens dirigeants.

 

La nature humaine n’a pas changé. Ceux qui s’efforcent de me barrer la route et de détruire l’influence de mes paroles ne doivent pas s’imaginer qu’ils servent la cause de Dieu. Ils sont au service d’un autre maître et recevront la rétribution méritée.

 

Il y aura de la rébellion aussi longtemps que Satan existera. Ceux qui sont animés de son esprit ne sauront pas discerner l’Esprit de Dieu ou écouter sa voix jusqu’à ce que le décret soit ordonné: “Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.” Apocalypse 22:11. Je dois compter avec la malice de ceux qui méprisent la lumière qu’il a plu à Dieu de me donner.

 

Assez de preuves pour les coeurs sincères

 

Il rentre dans le plan de Dieu d’offrir suffisamment de preuves du caractère divin de son œuvre pour convaincre tous ceux qui sincèrement cherchent à connaître la vérité. Mais il n’écarte pas tout prétexte à celui qui veut douter. Il y aura toujours des occasions pour disputer et contester.

 

J’ai pitié de ceux qui se sont engagés dans la voie du doute et de l’incrédulité. Je serais heureuse de pouvoir leur venir en aide; mais mon expérience passée me laisse peu d’espoir de les voir parvenir à la lumière. Aucune démonstration, si évidente qu’elle soit, ne réussira à convaincre au sujet de la vérité des hommes qui refusent de renoncer à leur orgueil, de soumettre leur nature charnelle, de se placer à l’école du Christ.

 

Beaucoup sont amenés à rejeter la lumière céleste par leur opiniâtreté, par l’orgueil qui les fait maintenir leurs opinions. Ils s’attachent à des idées qu’ils chérissent, à des interprétations fantaisistes de l’Ecriture, et à de dangereuses hérésies; si un témoignage est donné pour corriger ces erreurs, ils s’en vont mécontents, comme d’autres l’ont fait au jour du Christ.

 

Peu importe à certaines personnes si ceux qui transmettent les paroles de Dieu ont un caractère et une conduite irréprochables; elles n’en tiennent aucun compte. Et pourquoi? Parce qu’ils disent la vérité. Ceci est mon grief, mes frères. Mais que l’on répande un faux rapport, si par un moyen quelconque on peut compromettre la réputation de l’ambassadeur du Christ, de quelle absurde crédulité ne fait-on pas preuve! Qu’ils sont nombreux ceux qui ne demandent qu’à accroître et répandre la calomnie! De telles personnes dévoilent leur vrai caractère. “Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu; vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu.” Jean 8:47.

 

Calomnie et blâme: voilà quelle sera la récompense de ceux qui tiennent ferme pour la vérité telle qu’elle est en Jésus. “Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.” 2 Timothée 3:12. Ceux qui apportent un franc témoignage contre le péché seront détestés aussi sûrement que l’a été le Maître qui les a chargés de cette mission. Ils seront considérés les ennemis de l’Eglise et de la religion, comme l’a été le Christ; plus ils auront déployé d’ardents et sincères efforts en vue d’honorer Dieu, plus cruelle sera l’inimitié des impies et des hypocrites. Mais ces traitements ne devraient pas nous décourager.

 

Je poursuivrai mon oeuvre

 

On pourra dire de nous que nous sommes faibles et insensés, enthousiastes, même fous; peut-être dira-t-on de nous ce que l’on a dit du Christ: “Il a un démon.” Jean 10:20. Néanmoins l’œuvre que le Maître nous a confiée reste notre œuvre. Il nous faut diriger les esprits vers Jésus, sans rechercher les louanges ou les honneurs de la part des hommes, et nous remettre à Celui qui juge avec justice. Il sait secourir ceux qui, marchant sur ses traces, ont à endurer une part de l’opprobre qu’il a porté. S’il a été tenté comme nous en toutes choses, c’est afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés.

 

Quelles que soient les fausses interprétations données à mon témoignage par ceux qui s’affublent du manteau de la justice, sans connaître Dieu, j’irai de l’avant, quant à moi, poursuivant humblement mon œuvre. Je communiquerai les paroles que Dieu me donnera pour encourager, censurer, avertir. Il ne me reste que peu de temps à vivre. J’accomplirai fidèlement l’œuvre que mon Père m’a confiée, avec l’aide de sa grâce, sachant que tous mes actes doivent passer en jugement devant Jéhovah.—Manuscrit 4, 1883.

 

L’expérience d’Ellen G. White

concernant la question de la porte fermée exposée à nouveau

 

Battle Creek, Michigan, 24 août 1874

 

Cher frère Loughborough,

 

J’atteste dans la crainte de Dieu que les accusations portées par Miles Grant, Mme Burdick et d’autres auteurs, publiées dans Crisis, sont fausses. Les déclarations faites au sujet de ma conduite en 1844 sont controuvées.

 

Avec mes frères et sœurs, après l’échéance de 1844, j’ai cru qu’aucun pécheur ne parviendrait à la conversion. Mais je n’ai jamais eu une vision d’où l’on pût conclure qu’aucun pécheur ne se convertirait. Et je puis dire en toute assurance que personne ne m’a jamais entendu dire ou n’a pu lire dans mes écrits, une déclaration pouvant justifier les accusations dont je suis l’objet sur ce point.

 

Ce fut au cours d’un premier voyage dans l’Est, dont le but était de raconter mes visions, que la précieuse vérité relative au sanctuaire céleste me fut présentée et que me fut montrée la porte ouverte et fermée. Nous pensions que le Seigneur était sur le point de paraître sur les nuées des cieux. Il me fut montré qu’il restait à faire une grande œuvre en faveur de ceux qui n’avaient pas eu la lumière et ne l’avaient pas rejetée. Nos frères ne pouvaient concilier ceci avec notre conviction touchant l’imminence de l’apparition du Christ. Il se trouva des fanatiques pour m’accuser de dire que mon Seigneur tarde à venir. Je vis qu’en 1844 Dieu avait ouvert une porte que personne ne pouvait fermer et fermé une porte que personne ne pouvait ouvrir. Ceux qui rejetèrent la lumière apportée par le message du second ange sombrèrent dans des ténèbres combien épaisses.

 

Je n’ai jamais dit ou écrit que le monde était condamné sans appel. Je n’ai jamais tenu un tel langage, même en m’adressant au plus grand pécheur. J’ai toujours donné des messages de censure à ceux qui employaient d’aussi dures expressions.—Lettre 2, 1874.

 

Une déclaration au sujet du jour et de l’heure ou le Christ reviendra

 

Chère sœur,

 

Vous dites: “Entre autres choses il y en a qui prétendent qu’il est malhonnête de supprimer vos premiers écrits.” Ceux qui font de telles déclarations sont-ils disposés à me fournir la preuve de ce qu’ils avancent? Je sais que cela a été souvent répété, sans jamais être prouvé. “Ils prétendent que dans l’édition originale de vos témoignages, au premier volume, qu’ils ont conservé, vous dites clairement que le jour et l’heure de la seconde venue du Christ vous ont été montrés. Ils avancent que vos déclarations à ce sujet sont incompatibles avec l’enseignement de la Bible, le Christ ayant affirmé lui-même que personne ne connaît le jour ou l’heure, pas même les anges de Dieu.”...

 

L’unique déclaration concernant le jour et l’heure de la venue du Christ, faite après l’échéance de 1844, se trouve dans (Premier écrits, 15, 34), et 285. Il y est simplement question de l’annonce qui sera faite juste avant la seconde venue du Christ.

 

Si vous ouvrez à la p. 285 et lisez depuis le commencement du chapitre, vous verrez que la déclaration dont il s’agit se rapporte à la délivrance des saints au temps de détresse, opérée par la voix de Dieu. Tâchez de vous procurer ce livre, si vous ne le possédez pas déjà, et lisez-y les déclarations contenues. Elles sont une reproduction exacte du premier article publié. “Le ciel s’ouvrait, se fermait, était continuellement agité. Les montagnes s’inclinaient comme des roseaux agités par le vent, et jetaient de tous côtés des blocs de rochers. La mer bouillonnait et rejetait des pierres sur la terre. Lorsque Dieu annonça le jour et l’heure de la venue de Jésus, et proclama l’alliance éternelle à son peuple, il prononça une phrase, et s’arrêtait tandis que ses paroles parcouraient la terre.”

 

Ceci est une partie du paragraphe. Les déclarations contenues dans les pages 15 et 34 se rapportent au même moment. Il y a là tout ce qui m’a été montré en tout temps au sujet du moment précis de la venue du Seigneur. Je n’ai pas la moindre connaissance du temps fixé par la voix de Dieu. J’entendis annoncer l’heure, mais je ne gardai aucun souvenir de cette heure quand la vision eut pris fin. Des tableaux émouvants et solennels défilèrent devant mes yeux, qu’aucun langage humain ne saurait décrire. Tout cela revêtait pour moi une réalité pleine de vie, et tôt après je vis paraître la grande nuée blanche sur laquelle était assis le Fils de l’homme.—Lettre 38, 1888.

 

Une vue ancienne de jets de lumière

 

Dès ma première adolescence le Seigneur jugea bon de déployer devant moi les gloires du ciel. Je fus transportée au ciel en vision et un ange me dit: “Regarde!” Mes regards se portèrent sur le monde plongé dans d’épaisses ténèbres. Ces ténèbres provoquèrent en moi une angoisse inexprimable.

 

Une fois de plus cette parole me fut adressée: “Regarde.” Je promenai un regard attentif sur le monde et je commençai à apercevoir des jets de lumière tels des étoiles parsemées au sein de ces ténèbres; puis je vis une lumière s’ajouter à une lumière, et le nombre de ces lumières à l’apparence d’étoiles allait croissant au milieu des ténèbres morales. Alors l’ange me dit: “Ce sont ceux qui croient au Seigneur Jésus et qui obéissent aux paroles du Christ. Ils sont la lumière du monde; sans la présence de ces lumières, le jugement divin ne tarderait pas à frapper les transgresseurs de la loi de Dieu.” Je vis ensuite ces petits jets de lumière augmenter de clarté, briller de l’est à l’ouest, du nord au sud, si bien que toute la terre en fut illuminée.

 

Il arrivait parfois que l’une de ces lumières pâlissait, d’autres s’éteignaient, provoquant chaque fois tristesse et pleurs dans le ciel. Il y avait des lumières dont l’éclat allait en augmentant sans cesse, et beaucoup d’autres lumières venaient s’ajouter, apportant de la joie au ciel. Je vis que ces rayons de lumière émanaient directement de Jésus et qu’ils produisaient ces précieux jets de lumière qui éclairaient le monde.—Gospel Workers 1892:378, 379 (édition de 1892).