“Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’Evangile de Dieu. Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.” Marc 1:14, 15.

 

La repentance est associée à la foi; l’Evangile la recommande comme condition du salut. Paul prêchait la repentance. Il déclare: “Vous savez que je n’ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.” Actes des Apôtres 20:20, 21. Point de salut sans repentir. Aucun pécheur impénitent ne peut croire en son cœur de manière à obtenir la justice. La repentance est définie par Paul: “La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais.” 2 Corinthiens 7:10. Cette repentance n’a rien de méritoire, mais elle prépare le cœur à accepter le Christ comme unique Sauveur, seul espoir du pécheur perdu.

 

Lorsque le pécheur considère la loi, il devient conscient de sa culpabilité, et il se sent condamné. Il ne trouve de consolation et d’espoir qu’en regardant à la croix du Calvaire. Quand il s’aventure à saisir les promesses, prenant Dieu au mot, soulagement et paix entrent dans son âme. Il s’écrie: “Seigneur, tu as promis de sauver tous ceux qui viennent à toi au nom de ton Fils. Je suis une pauvre âme perdue, impuissante, sans espoir. Seigneur, sauve-moi, ou je vais périr.” Sa foi s’empare du Christ et il est justifié devant Dieu.

 

S’il est vrai que Dieu peut être juste tout en justifiant le pécheur, grâce aux mérites du Christ, il est également vrai qu’aucun homme ne peut couvrir son âme sous le vêtement de la justice du Christ tout en continuant à commettre des péchés connus ou en négligeant des devoirs connus. Dieu exige le don inconditionné du cœur avant que la justification soit possible; pour que l’homme puisse retenir sa justification il faut une obéissance constante, moyennant une foi active, vivante, agissante par amour, et qui purifie l’âme.

 

À propos d’Abraham Jacques a écrit: “Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les œuvres, lorsqu’il offrit son fils Isaac sur l’autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Ainsi s’accomplit ce que dit l’Ecriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement.” Jacques 2:21-24. Pour qu’un homme soit justifié par la foi, il faut que sa foi arrive à commander pleinement à ses affections et aux impulsions de son cœur; c’est par l’obéissance que la foi est rendue parfaite.

 

La foi, condition de la promesse

 

Hors de la grâce du Christ le pécheur est dans un état désespéré; rien ne peut être fait pour lui; mais la grâce divine communique à l’homme une puissance surnaturelle; elle agit sur l’esprit, le cœur et le caractère. C’est la communication de la grâce du Christ qui fait discerner la nature odieuse du péché et l’expulse finalement du temple de l’âme. C’est la foi qui nous introduit dans l’intimité du Christ et nous associe à lui dans l’œuvre du salut. La foi est la condition à laquelle Dieu a jugé pouvoir promettre le pardon au pécheur; non que la foi soit méritoire par elle-même, mais parce qu’elle saisit les mérites du Christ, le remède indiqué contre le péché. La foi peut offrir l’obéissance parfaite du Christ à la place de la transgression et de la défection du pécheur. Dès qu’un pécheur accepte le Christ comme son Sauveur personnel, Dieu pardonne ses péchés et le justifie gratuitement, conformément à ses promesses infaillibles. L’âme repentante comprend que sa justification lui vient du Christ, son substitut et son garant, qui est mort pour elle et s’est offert comme expiation et justice.

 

“Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé non comme une grâce, mais comme une chose due; et à celui qui ne fait point d’œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice.” Romains 4:3-5. La justice consiste à obéir à la loi. La loi exige la justice, et c’est ce que le pécheur doit à la loi; mais il en est incapable. C’est par la foi seulement qu’il peut atteindre à la justice. Par la foi il peut apporter à Dieu les mérites du Christ, et le Seigneur place l’obéissance de son Fils sur le compte du pécheur. La justice du Christ est acceptée au lieu de la faillite de l’homme, et Dieu reçoit, pardonné, justifie l’homme repentant et croyant, le traite comme s’il était juste, et l’aime comme il aime son propre Fils. C’est ainsi que la foi est imputée à justice; l’âme pardonnée avance de grâce en grâce, d’une lumière reçue à une plus grande lumière. Elle peut dire avec joie: “Il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.” Tite 3:5-7.

 

Il est encore écrit: “Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.” Jean 1:12, 13. Jésus a déclaré: “Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.” Jean 3:3. “Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.” Jean 3:5. Ce n’est pas un idéal inférieur qui nous est proposé, car nous devons devenir enfants de Dieu. Nous devons être sauvés en tant qu’individus; au jour de l’épreuve finale on verra qui a servi Dieu et qui ne l’a pas servi. Nous sommes sauvés en tant qu’individus ayant cru au Seigneur Jésus-Christ.

 

Plusieurs se fourvoient en pensant qu’ils doivent escalader le ciel, faire quelque chose de méritoire qui leur procure la faveur de Dieu. Ils tâchent de s’améliorer par leurs propres efforts, sans aide aucune. Or ceci est impossible. Le Christ a ouvert la voie en s’immolant pour nous, en nous donnant un exemple par sa vie, en devenant notre grand souverain sacrificateur. Il a dit: “Je suis le chemin, la vérité, et la vie.” Jean 14:6. Ces paroles ne seraient pas vraies si nous pouvions gravir ne fût-ce qu’un échelon par nos propres efforts. Mais quand nous acceptons le Christ, les bonnes œuvres font leur apparition, elles constituent la preuve évidente que nous sommes sur le chemin de la vie, que le Christ est notre chemin, que nous foulons le bon sentier qui mène au ciel.

 

Il devient notre justice

 

Le Christ considère nos dispositions; quand il nous voit porter nos fardeaux avec foi, sa parfaite sainteté couvre nos manquements. Si nous faisons de notre mieux, il devient notre justice. Il nous faut chaque rayon de lumière envoyé par Dieu pour faire de nous la lumière du monde.—Lettre 33, 1889.