“Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.” 2 Corinthiens 4:6.

 

Avant la chute, aucun nuage n’obscurcissait l’esprit de nos premiers parents pour leur ôter la perception du caractère de Dieu. Leur être était parfaitement conforme à la volonté de Dieu. Pour tout vêtement, une belle lumière, une lumière divine. Le Seigneur visitait le saint couple et l’instruisait par les œuvres de ses mains. La nature était leur livre de texte. L’existence de Dieu s’affirmait dans le jardin d’Eden par les objets de la nature qui les entouraient. Chaque arbre du jardin avait son langage. Les choses invisibles de Dieu étaient visibles, à savoir sa puissance éternelle et sa Déité, les choses créées les faisant comprendre.

 

S’il est vrai que Dieu pouvait être reconnu dans la nature, il ne faudrait pas en conclure qu’après la chute Adam et ses descendants aient pu obtenir une parfaite connaissance de Dieu par le monde naturel. Dans son état d’innocence, l’homme pouvait recevoir les leçons de la nature; mais la transgression a jeté une flétrissure sur la nature et s’est interposée entre elle et Dieu. Adam et Eve eussent pu connaître et comprendre Dieu s’ils n’avaient jamais désobéi à leur Créateur, s’ils étaient restés sur le sentier de la parfaite rectitude. Mais quand ils eurent prêté l’oreille au tentateur et péché contre Dieu, la lumière d’innocence céleste qui leur servait de vêtement s’éloigna d’eux et fut remplacée par de sombres robes d’ignorance touchant Dieu. La lumière brillante et parfaite qui les avait enveloppés jusqu’alors avait éclairé tout ce dont ils s’approchaient; privés de cette lumière céleste, les descendants d’Adam n’ont plus été capables de discerner les traces de Dieu dans ses œuvres créées.

 

Les choses que nous voyons aujourd’hui dans la nature ne nous donnent qu’une faible idée de ce qu’étaient la beauté et la gloire d’Eden; néanmoins le monde naturel continue à proclamer à haute voix la gloire de Dieu. Une grande beauté subsiste dans les choses de la nature, déparées par la tache du péché. Le Tout-Puissant, grand en bonté, en miséricorde, en amour, a créé la terre; même dans l’état présent de corruption elle continue à nous inculquer des leçons concernant l’habile Maître artisan. Dans le livre de la nature qui s’ouvre devant nous, les fleurs, magnifiques et parfumées, aux couleurs variées et délicates, expriment d’une manière éloquente l’amour de Dieu. Après la transgression d’Adam, Dieu eût pu détruire toute fleur en bouton ou en pleine floraison, ou leur ôter leur fragrance. Sur cette terre maudite, desséchée et souillée, la loi de la condamnation se laisse déchiffrer dans les ronces, les chardons, les épines, les mauvaises herbes; mais les couleurs délicates et le parfum des fleurs nous disent que Dieu nous aime toujours, que sa miséricorde n’a pas entièrement abandonné la terre.

 

La nature est toute pleine de leçons spirituelles à l’adresse de l’humanité. Les fleurs ne meurent que pour renaître, ce qui nous fait penser à la résurrection. Tous ceux qui aiment Dieu fleuriront dans l’Eden d’en haut. Cependant la nature est incapable de nous enseigner tout le grand et merveilleux amour de Dieu. Raison pour laquelle, après la chute, la nature n’a pas été l’unique instructeur de l’homme. Pour ne pas laisser le monde dans les ténèbres, dans une nuit spirituelle perpétuelle, le Dieu de la nature est venu à notre rencontre en la personne de Jésus-Christ. Le Fils de Dieu est venu dans le monde pour nous révéler le Père. Il était “la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme”. Jean 1:9. Il nous faut contempler le resplendissement de “la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ”. 2 Corinthiens 4:6.

 

En la personne de son Fils unique, le Dieu du ciel a consenti à s’abaisser au niveau de notre nature humaine. En réponse à une demande de Thomas Jésus a dit: “Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père, qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces œuvres.” Jean 14:6-11.

 

La leçon la plus difficile et humiliante que l’homme a besoin d’apprendre c’est qu’il est complètement incapable par lui-même, qu’il ne peut compter sur la sagesse humaine pour déchiffrer correctement les secrets de la nature. Parce que le péché a troublé sa vision, il ne sait interpréter la nature sans l’élever au-dessus de Dieu. Il ne peut y découvrir Dieu, ni Jésus-Christ, que Dieu a envoyé. Il ressemble à ces Athéniens qui dressaient leurs autels pour adorer la nature. Debout sur la colline de Mars, Paul leur présenta la majesté du Dieu vivant en contraste avec leur culte idolâtre.

 

“Athéniens, leur dit-il, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race... . Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme.” Actes des Apôtres 17:22-29.

 

La nature n’est pas Dieu

 

Quiconque possède la vraie connaissance de Dieu ne se laissera pas tellement infatuer par les lois de la matière ou les opérations de la nature qu’il en vienne à méconnaître ou refuser de reconnaître l’opération continuelle de Dieu dans la nature. La nature n’est pas Dieu; elle ne l’a jamais été. La voix de la nature rend témoignage à Dieu, mais la nature n’est pas Dieu. En tant qu’œuvre créée, elle atteste simplement la puissance divine. La divinité: voilà l’auteur de la nature. Le monde naturel ne possède que la puissance que Dieu lui procure. Il y a un Dieu personnel, le Père; il y a un Christ personnel, le Fils. “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s’est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts.” Hébreux 1:1-3.

 

Le psalmiste a dit: “Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu.” Psaumes 19:2-4. Quelqu’un pourrait supposer que ces grandes choses du monde naturel sont Dieu. Elles ne le sont pas. Tous ces objets d’étonnement ne font que remplir dans le ciel la mission qui leur a été confiée. Ils ne sont que de simples instruments du Seigneur. Dieu est le Conservateur, aussi bien que le Créateur de toutes choses. L’Etre divin est occupé à soutenir ce qu’il a créé. La même main qui maintient les montagnes dans leur position dirige les mondes dans leur mystérieux circuit autour du soleil. La Parole déclare qu’il “fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes”. Matthieu 5:45. C’est lui qui “fait germer l’herbe sur les montagnes”. “Il donne la neige comme de la laine, il répand la gelée blanche comme de la cendre; il lance sa glace par morceaux. ... Il envoie sa parole, et il les fond; il fait souffler son vent, et les eaux coulent.” Psaumes 147:8, 16-18. C’est lui qui “produit les éclairs et la pluie, il tire le vent de ses trésors”. Psaumes 135:7.

 

Il n’est pas question de lois de la nature indépendantes dans les saints Ecrits. Dieu fournit la matière et les propriétés nécessaires à l’exécution de ses plans. Il se sert de ses instruments pour faire fleurir la végétation. Il commande à la rosée, à la pluie, aux rayons du soleil pour faire germer la verdure et en faire un tapis sur le sol; pour que les arbres produisent des boutons, des fleurs et des fruits. Il n’y a pas lieu de supposer qu’une loi soit mise en mouvement pour que la semence opère par elle-même, ou que la feuille apparaisse parce qu’elle doit le faire par elle-même. Les lois que Dieu a instituées ne sont que ses servantes, par lesquelles il produit les résultats voulus. C’est par l’action immédiate de Dieu que la semence surgit du sol et jaillit vers la vie. Chaque feuille pousse, chaque fleur s’épanouit grâce à la puissance de Dieu.

 

L’organisme physique de l’homme est supervisé par Dieu; il ne s’agit pas d’une horloge qui, mise en mouvement, marche toute seule. Le cœur bat, une pulsation après l’autre, une respiration après l’autre, le tout sous la direction divine. “Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être. Chaque pulsation, chaque respiration, est le fruit du souffle que Dieu a fait entrer dans les narines d’Adam, la respiration du Dieu omniprésent, le grand JE SUIS.

 

Les philosophes de l’Antiquité se vantaient de leur science supérieure. Voyons ce qu’en pensait l’apôtre inspiré: “Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. ... Eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur.” Romains 1:22-25. Le monde est incapable de connaître Dieu avec sa sagesse humaine. Ses sages tirent de la nature une connaissance imparfaite de Dieu; puis, dans leur folie, ils élèvent la nature et ses lois au-dessus de la nature divine. Quiconque n’a pas obtenu une connaissance de Dieu au moyen de la révélation qu’il a donnée de lui-même en Christ ne tirera jamais de la nature qu’une connaissance imparfaite; loin de lui donner des vues élevées sur Dieu, et de l’amener à se conformer entièrement à sa volonté, cette connaissance fera de lui un idolâtre. Se disant sage, il deviendra fou.

 

Ceux qui s’imaginent obtenir une connaissance de Dieu en dehors de son Représentant, dont la Parole dit qu’il est “l’empreinte de sa personne” (Hébreux 1:3), ont besoin de devenir fous à leurs propres yeux afin d’être véritablement sages. Impossible d’obtenir une connaissance parfaite de Dieu par la seule nature; car elle est elle-même imparfaite. Dans cet état d’imperfection elle ne peut représenter Dieu ni révéler son caractère dans sa perfection morale. Mais le Christ est venu dans le monde comme un Sauveur personnel. Il est monté au ciel; il reviendra de la même manière qu’il est monté au ciel—un Sauveur personnel. Il est l’empreinte de la personne du Père. “En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.” Colossiens 2:9.