J’écris poussée par un sentiment de profonde gratitude pour la tendre sollicitude que notre Sauveur exerce en notre faveur. Tandis que je lis la Parole de Dieu et m’agenouille pour la prière, je ne puis présenter mes requêtes sans verser des larmes, tant je suis impressionnée par la bonté et la miséricorde de Dieu. Cela subjugue et brise mon cœur de songer à la bonté et à l’amour de mon Père céleste. J’ai faim et soif d’une présence plus sensible de Jésus en cette vie-ci. Dois-je me plaindre si je suis crucifiée avec ce Christ qui a été crucifié pour moi?...

 

Nous ne savons ce qui nous attend; aussi notre seule sûreté consiste-t-elle à marcher la main dans la main avec le Christ, le cœur rempli d’une parfaite confiance. N’a-t-il pas dit: “Qu’on s’attache à ma protection, qu’on fasse la paix avec moi, qu’avec moi on fasse la paix!” Ésaïe 27:5, version Crampon. Restons étroitement unis au Sauveur. Marchons humblement avec lui, remplis de sa mansuétude. Que notre moi demeure caché avec lui en Dieu. ...

 

L’ornement extérieur

 

Ceux qui chérissent et flattent leur moi, nourrissant l’orgueil et la vanité, consacrant au vêtement et aux apparences ce qui devrait être donné à l’œuvre du Maître, s’exposent à une perte effroyable. Bien des personnes richement vêtues ignorent tout de l’ornement intérieur qui seul est d’un grand prix aux yeux de Dieu. Leurs beaux atours couvrent un cœur pécheur et malade, plein de vanité et d’orgueil. Ils ne savent ce que veut dire chercher “les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu”. Colossiens 3:1.

 

Je désire ardemment d’être remplie, jour après jour, de l’Esprit du Christ. Le trésor de sa grâce vaut plus pour moi que l’or ou l’argent ou des parures coûteuses. Plus que jamais je soupire après la justice.

 

Quand mes sœurs auront la moindre lueur de ce que le Christ a souffert pour elles, afin qu’elles puissent devenir enfants de Dieu par adoption, l’orgueil du monde et l’égoïsme ne leur donneront plus aucune satisfaction. Elles cesseront d’adorer leur moi. Dieu deviendra l’objet de leur suprême dévotion.

 

Mon cœur souffre de voir combien il y en a qui font une idole de leur moi. Le Christ a payé le prix de leur rachat. Il a droit au service de toutes leurs facultés. Mais leurs cœurs sont remplis d’égoïsme et ils recherchent les ornements extérieurs. Ils ne prêtent aucune attention aux paroles: “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive.” Marc 8:34. Le souci de plaire au moi leur cache la vue du Christ. Ils n’éprouvent aucun désir de marcher devant Dieu avec mansuétude et modestie. Ils négligent de regarder à Jésus. Ils ne demandent pas à être transformés à son image. Ils ressemblent à l’homme de la parabole qui s’est présenté au banquet du roi couvert de ses vêtements ordinaires. Il avait refusé de se préparer conformément aux exigences du roi. Il ne s’est pas soucié de revêtir l’habit coûteux qui lui était offert. Il n’avait rien à répondre à la question du roi: “Comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces?” Matthieu 22:12. Il eut la bouche fermée; sa conduite le condamnait.

 

Parmi ceux qui font profession de christianisme, il en est beaucoup qui se contentent de porter le nom de chrétien. Ils sont inconvertis. Ils mettent en avant leur moi. Ils ne s’asseyent pas aux pieds de Jésus, comme Marie, pour recevoir ses instructions. Ils ne sont pas prêts pour la venue du Christ.

 

Une grande surprise

 

Une nuit je me trouvais en compagnie de personnes au cœur rempli de vanité et de présomption. Le Christ leur était caché. On entendit soudain ces paroles, prononcées d’une voix forte et claire: “Jésus vient pour emmener avec lui ceux qui l’ont aimé et servi sur terre, afin qu’ils soient avec lui, dans son royaume, pour toujours.” Beaucoup de personnes faisant partie du groupe s’avancèrent à sa rencontre, richement vêtues, et toujours occupées à regarder leurs habits. Quand elles contemplèrent sa gloire et comprirent qu’elles avaient jugé l’homme d’après l’apparence extérieure, elles découvrirent qu’elles étaient privées de la robe de la justice du Christ et que leurs vêtements étaient tachés du sang des âmes perdues.

 

Lorsque le Christ prit à lui ses élus, eux furent laissés; car ils n’étaient pas prêts. Ils avaient réservé la première place dans leur vie au moi; quand le Sauveur arriva, ils n’étaient pas prêts à aller à sa rencontre.

 

À mon réveil, le tableau de ces mines désespérées resta gravé dans mon esprit. L’impression en est indélébile. Je voudrais pouvoir décrire la scène telle qu’elle me fut présentée. Immense fut la déception de ceux qui n’avaient pas appris par expérience la signification de ces mots: “Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.” Colossiens 3:3.

 

Beaucoup de chrétiens de profession n’ont pas une connaissance expérimentale du Christ. Combien je suis peinée en pensant à ces pauvres âmes trompées et non préparées! Quand je me tiens devant une assemblée et que je vois les propre-justes, satisfaits d’eux-mêmes, et que je sais qu’ils ne se préparent pas à servir le Christ d’une manière acceptable, afin de le rencontrer dans la paix, je suis si accablée que j’en perds le sommeil. Je me demande: Que puis-je dire à ces âmes pour les rendre conscientes de leur véritable condition? Le moi est le thème exclusif qui les absorbe dans cette vie. Je désire leur révéler le Christ si clairement qu’elles en arrivent à le contempler, lui, et à détourner leur attention de leur moi. ...

 

Parmi ceux qui éprouveront une amère déception au jour final du rendement des comptes, il s’en trouvera qui auront passé pour des êtres religieux, qui apparemment menaient des vies chrétiennes. Mais le moi se mêle à tout ce qu’ils font. Ils se glorifient de leur moralité, de leur influence, de la position supérieure qu’ils ont su s’assurer, de la connaissance de la vérité, s’imaginant que cela suffira à leur gagner l’approbation du Christ. “Seigneur”, diront-ils dans leur plaidoyer, “nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues.” Luc 13:26. “N’avons-nous pas prophétisé en ton nom? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom?” Matthieu 7:22.

 

Mais le Christ leur dira: “Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi.” “Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.” Matthieu 7:23, 21.

 

Aucune discussion possible. Le temps favorable est passé. La sentence irrévocable a été prononcée. Ils sont exclus du ciel, n’étant pas jugés aptes à y habiter. Lisez Matthieu 7:24-27.—Lettre 91, 1904.

 

Le plan divin de la rédemption prévoit le moyen de vaincre tout péché, de résister à toute tentation, si forte qu’elle soit.—The Review and Herald, 22 décembre 1885.

 

Si le peuple de Dieu possédait l’amour du Christ dans son cœur, si chaque membre d’église était fortement imprégné de l’esprit de renoncement, si tous faisaient preuve de zèle, les fonds ne feraient pas défaut pour la mission intérieure comme pour les missions étrangères; nos ressources se verraient multipliées; des milliers de portes s’ouvriraient pour d’utiles activités, et nous serions invités à y entrer. Si le dessein de Dieu avait été mis à exécution par son peuple, le message de grâce aurait été donné au monde, le Christ serait revenu sur la terre, et les saints eussent déjà été introduits dans la cité de Dieu.—Union Conference Record (Australie), 15 octobre 1898.